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Mister Lewis / Patsy Gallant 1968

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Voici une intéressante pièce de la longue carrière de Patsy Gallant. Une agréable surprise pour tout amateur de Soul.

Décidément ici, Patsy Gallant était bien entouré. Pour ce 45t qui parut sur Barclay, elle eu l'aide de deux des meilleurs compositeurs & arrangeurs de l'époque: Stéphane Venne ET Paul Baillargeon.

Pour ceux qui l'ignore, en 1968 Stéphane Venne était auteur/compositeur/interprète qui avait déjà fait paraître trois albums à son nom.; tous avec une touche jazzée. Mais il travaillait alors presque qu'exclusivement à composer des chansons pour d'autres; avec beaucoup de succès. Mentionnont Renée Claude, Pauline Julien, Pierre Lalonde, Emmanuël, Isabelle Pierre.

Paul Baillargeon quand à lui, était/est un des meilleurs arrangeurs du Québec. Peu d'arrangeur québécois peuvent se vanter d'avoir travaillé pour une étiquette de disque aussi prestigieuse que Barclay ! Il travailla avec les plus grand nom de la chanson d'ici (J.P. Ferland, Céline Dion, Ginette Reno); composa plusieurs trames sonores de série Télé (La misère des riche 1990, Montréal ville ouverte 1992, Star Trek: Voyager, Enterprise, Deep Space 9).

Les collectionneurs de vinyles connaissent Paul Baillargeon surtout pour les deux trames sonores de film érotique qu'il composa en 1970 et 1971.

Bref deux maîtres aidèrent Patsy Gallant à faire ce simple. Mais reste à savoir qui a fait quoi précisément ?


Mister Lewis est une compo originale. Originale mais disons très inspiré de The "In" Crowd de Ramsey Lewis (d'où le nom Mister Lewis). La pièce commence avec un fondu audio d'un atmosphère de bar comme l'enregistrement de Lewis en trio "Live at the Bohemian Caverns in Washington DC". L'ajout de cuivres de Baillargeon en font une pièce plus Soul que Mod Jazz.

De plus, dans les paroles ont sent clairement une sympathie pour la culture afro-américaine:

"...Qu'est-ce qu'ils peuvent bien avoir tous ces musiciens noirs"
"il n'y pas de pianiste blanc qui rendent les gens plus heureux que ça"


La face A est une reprise de "Best of Both World" de Lulu (1968). La musique avait été composé par le britannique Mark London mais aussi bien dire John Barry.

On parle ici d'une sorte de pop orchestrée au Son riche, presque symphonique. De gros moyen de productions comme on en a rarement entendu au Québec. À qui de mieux que Paul Baillargeon pour confier ce genre de pièce ?

Sa version est très fidèle à l'original. Faut dire que l'original était parfaite à la base, alors pourquoi changé une formule gagnante ?

Ce n'était pas la seule fois que Venne et Baillargeon travailleront ensemble. On peut les retrouver sur le 45t paru l'année précédente sur Colombia: P.B. 3 1/2.

Léveillée - Gagnon 1965

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Le 9 juin 2011 est décédé Claude Léveillée. Il était grand temps que Psyquébélique dédit un article à ce que plusieurs d'entre nous considère comme son meilleur l'album: "Léveillée - Gagnon".

Pour beaucoup de Québécois, "Léveillée - Gagnon" sera leur premier introduction au Jazz. Sans avoir de chiffre de vente exacte, il est fort à parier que "Léveillée - Gagnon" est l'album Jazz le plus connu au Québec.

L'année de sa sortie, nous somme en 1965, au tout début de la vague Yé-yé. Les chansonniers ont encore la cote. La radio de Radio-Canada diffuse chaque semaine en direct de l'Ermitage, une émission nommé "Jazz en liberté". L'étiquette de disque Colombia est sur le point de faire paraître un étonnant album instrumental du comédien jouant Cloclo dans l'émission pour enfant Domino. Un certain Claude Léveillée.

Il s'agissait de son sixième album en carrière (si on exclu les disques pour enfant). C'est une des rares fois où Léveillée a fait un enregistrement Jazz. Il a frappé tout un coup de circuit. Pour l'occasion il s'était entouré des meilleurs Jazzmen québécois de l'époque. On retrouve une impressionnante brochette de musiciens dont plusieurs ayant eux une carrière solo: Nick Ayoub, Yvan Landry, Roger Simard.

On a souvent décrit le style de Claude Léveillée sur cet album comme à mi-chemin entre la musique classique et le Jazz. Certain amateur de Jazz ne le trouve pas assez Jazz justement. Une chose est sûr, personne ne nira que cet album est un bijou.

Fait intéressant, il existe plusieurs similitudes entre "Léveillée - Gagnon" 1965 et l'album "1 voix 2 pianos" 1967. On dirait presque une suite dans le cas de "1 voix 2 pianos".

Premièrement, les deux sont parut sur l'étiquette Colombia. Deuxièmement, dans les deux cas, Léveillée fit appel à André Gagnon comme deuxième piano et aux arrangements.

Troisièmement, les deux ensembles sont des septets accompagné d'une voix a capella. À chaque fois les septets était composé de: 2 pianos, 1 vibraphone, 1 saxophone, 1 accordéon, 1 contrebasse, 1 batterie. Donc un son plutôt faible en cuivre. Peut-être est-ce la raison de la sonorité souvent classique ?


Remarquez par contre la composition différente de "1 voix 2 pianos". Outre Léveillée et André Gagnon, seul Yvan Landry et Nicole Perrier seront présent au deux enregistrements. Lee Gagnon remplacera Nick Ayoub au saxophone. Buddy Hampton remplacera Roger Simard à la batterie. Remarquez également qu'un seul contrebassiste (Frank Vogel) avait fait tout les enregistrements sur "1 voix 2 pianos" contrairement au deux utilisé pour "Léveillée - Gagnon".

Autre fait digne de mention; l'année précédent la sortie de "Léveillée - Gagnon", Claude Léveillée avait fait la trame sonore du film "Trouble-Fête" 1964 de Pierre Patry. On peut y entendre les premières ébauches des pièces Douze I et Douze II. Il est amusant de comparer les deux versions.

Prenons Douze II. La version de 1964 avait été étrangement joué en duo batterie/piano. Le résultat est très percussif. Pour la version de 1965, le vibraphone récupèrera beaucoup des notes de la batterie et la pièce s'adoucira.


Douze II



"Baie des sables" est de loin ma préférée. Elle met vraiment en valeur le saxophoniste Nick Ayoub et la voix de Nicole Perrier.



La pièce la plus connu est la version instrumentale de Frédéric. Sans aucun doute la pièce la plus populaire en carrière de Léveillée. Ce qui frappe d'emblée est le son des pianos. Un son très percussif et répétitif, on dirait presque un piano mécanique. L'accordéon de Gord Fleming ajoute une touche mélancolique.


La pièce "Poisson" m'a toujours fait penser à "Aquarium" de Camille Saint-Saëns. L'ambience aquatique, la rapidité du jeux et les notes aiguës.

"Silence" est une des meilleures compo selon moi. D'abord pour l'intro au vibraphone qui nous mets l'eau à la bouche. Puis embarque le piano, la contrebasse et l'accompagnement tout en subtilité de la batterie de Roger Simard. Finalement le rythme s'accélère et la flûte de Nick Ayoub s'ajoute.

À part pour Douze I et Douze II, l'album contient une autre pièces en deux parties: Rupture.

"Rupture I" sonne vraiment comme une balade piano mélancolique qui doit plus au classique qu'au Jazz. Quand "Rupture II" enchaîne par contre, on est vraiment plus dans le même registre. La batterie et le saxophone viennent tout changer, sans parler du solo de contrebasse.

"Source" est une pièce entraînante qui vous fera tapper du pied.

Léveillée était maître dans l'art de vous foutre l'angoisse lorsque vous écoutiez sa musique. "Carousel" est un bon exemple de ce genre de pièce avec son thème répétitif et mélancolique.

Psyquébélique a réussi à dénicher une superbe copie scellé pour vous, cher lecteurs. Je m'excuse d'avance auprès des puristes, il s'agit par contre de la version stéréo.

*********************DU NOUVEAU*************************************
Le 13 Novembre 2012 l'étiquette Audiogram a réédité l'album en version remasterisé. Je ne crois pas être le seul amateurs de Jazz québécois à dire: Bravo et enfin !
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MP3: Télécharger l'album complet

Cesarez 1982-83

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*******************************DU NOUVEAU*******************************
Cesarez semble avoir été un micro groupe. Et par micro, j'entend seulement deux chansons de produite.

La composition de ce groupe semble avoir été assez abstraire. Il s'agit fort probablement d'un projet de studio. À part pour le nom de Cesarez, deux noms reviennes: Yves Godin et Gilles Gravel; les producteurs.

 Les deux 45t étaient sorti sur l'étiquette Bobinason à un an d'intervalle.

-Si tu sais compter (1982)
-Coeur de plastique (1983)

Le compositeur diffère d'une pièce à l'autre.  Sur l'étiquette de "Si tu sais compter" on retrouve crédité "C. Gravel" et "M. Serpan".  Qui fait quoi ?

Cette pièce a eu droit à une version longue sur le 45t.

Coeur de plastique serait sortit ensuite. Le 45t est identique des deux côtés. On ne nous offre même pas de version instrumentale du côté B comme c'était souvent le cas à cette époque.

La musique est crédité à D. Ouimet uniquement.  L'étiquette offre certaine clarification. Pour les paroles, le nom de C. Gravel (que l'on voyait sur Si tu sais compter) apparait au côté de ceux de C. Devaily et D. Ouimet.  Présumant que C. Gravel a eu le même rôle sur les deux 45t (texte); M. Serpan serait le compositeur de Si tu sais compter.



Fait intéressant, une version anglaise de "Si tu sais compter" était également paru sur l'étiquette Lotus en 1983. Ce 12" contient l'info la plus complète. Le texte est crédité à Cécile Gravel / Danielle Godin et la production Gilles Gravel et Yves Godin (frère soeur ou mari femme ?). Tous les noms y figures sauf un: M. Serpan (que l'on voit sur la version 45t).

Autre fait interessant, la version anglaise a été reprise au Étas-Unis par "Janet Dailey And Senses".  La chanteuse a une voix si similaire à Cesarez (sans parler du fait que ce soit l'unique simple de cette artiste) qu'il ne serait pas surprenant qu'il s'agissait d'un pseudonyme utilisé pour percer le marché américain.

Revenons à la musique.  Les textes sont assez typique du style Électro-pop. Plusieurs superlatif technologique. Voici un exemple tiré de la pièce "Si tu sais compter":

"...Informatique à la cybernétique.
Au loi des corps physiques tu mêles des rythmes poétiques..."

Le Son est synthétique comme toutes bonnes compos Électro. L'emphase est mis sur les claviers et persussions. Rien de révolutionnaire mais tout de même accrocheurs. Psyquébélique vous les deux 45t.

PSYQUÉBÉLIQUE à CIBL

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Dimanche soir le 2 septembre de 17h-18h, j'avais le privilège d'être invité à l'émission Mondo PQ sur les ondes de CIBL 101,5.  Mon collègue bloggueur et ami S.ébastien de Patrimoine PQ y tient la barre depuis juin 2011 en compagnie de Mimi la Twisteuse.

Psyquébélique vous encourage à visiter leur site.

Les sélections musicales étaient surtout orientés Disco "spatiale" et Synth Pop 80. La "playlist" se trouve dans la section commentaire.

MP3: Télécharger la baladodiffusion

PSYQUÉBÉLIQUE au CCA

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Mardi le 13 novembre 2012 j'étais DJ pour le vernissage de l'expo "ABC : MTL" du Centre canadien d'architecture. Les portes ouvraient à 18h30.  J'y ai fait 3 sets alternant entre Jazz, Soul, Pop orchestrée, Funk, Rock et Électro.

Entrevue avec François Carel

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Psyquébélique, Vente de Garage et Mondo PQ aimerait rendre hommage à François Carel.

Six ans après la publication de mon court article sur son 45t "Montréal 67", François Carel a pris contacte avec Psyquébélique.

Pour ceux qui ignore l'importance de François Carel dans l'histoire de la musique au québécoise, disons qu'il fut un des meilleurs musiciens/arrangeurs que l'industrie musicale québécoise ait connu dans la période 1965-70. À l'époque ou l'industrie se complaisait dans la traduction de musique d'ailleurs; ce jeune homme s'obstinait à créér du matériel original, de qualité ET Soul de surcoît ! Il fut une des rares voix à chanter ce Son "noir" en français.

Lorsqu'il était arrangeur, il savait insuffler une énergie incroyable dans les enregistrements qu'on lui confiait.  Des chanteuses franchement banales devenait soudainement dynamique sur disque grâce à la touche de Carel (voir l'article sur Michèle Richard de mon collègue Félix B. Desfossés).

Claveriste hors pair, d'autres arrangeurs se l'arrachaient comme musicien pour leurs sessions d'enregistrements.  Bref à plusieurs niveau il fut un agent de changement positif pour l'industrie de l'époque.  Sa carrière de chanteur aurait mérité d'aller beaucoup plus loin qu'elle ne l'a été.

J'ai profité de ce courriel de M Carel pour faire une entrevue avec lui. Il m'a raconté ses début, sa carrière de musicien, d'arrangeur, de producteur et fait le point sur pourquoi on ne l'a pas entendu sur disque depuis 1970. Tout les extraits musicaux sont de ses chansons sauf si indiqué. Je tiens à remercier mes amis Michel et Lëa qui m'ont aidé à trouver deux des extraits.





Écoutez l'entrevue:


Que pourrais t'on rajouter sur François Carel qui n'a pas été écrit ou dit par mes collègues Félix de Vente de Garage et Sébastien et Mimi de Mondo PQ ?  Psyquébélique vous offre l'intégrale des deux LP de François Carel.

Ne sautez pas de joie trop rapidement par contre.  Ces deux long jeux sont un peu décevant. Ça aurait pu être génial s'il aurait s'agit QUE de compos originales.  Malheureusement, comme il l'explique en entrevue, ces disque sont en fait un répertoire de reprise imposé (et un peu mal choisie) par Caroussel/Tournesol.  Malgré certains choix douteux, on reconnait la touche de M. Carel à l'orgue et aux arrangements. Tout les pièces sont instrumentales et plusieurs d'entre étaient des bandes maitresses auquels d'autres artistes ont simplement rajouté leurs voix.

Mentionnons tout d'abord la pièces Les lunettes ("Judy in Disguise / John Fred and his Playboys Band")  pour sa puissante batterie et son accompagnements de cuivres.

"L'amour est bleu" (L'amour est bleu / Vicky) avec son solo de guitare incroyable, mais aussi le son de l'orgue à la toute fin.

La fille du pacha, est une version de "Sur la colline / Joe Dassin". La version orgue est la plus intéressante des deux. Les choeurs et trompette sont comboné de façon intéressante. Les toutes premières notes de violons rappel drôlement le pré-générique des Sentinelle de l'air.

Oh, ma belle Marguerita, Il s'agit d'un version de la pièce du même nom de George Guetary. Elle fut chanté par Fernand Gignac (pour vous donné une idée du répertoire à qui était destiné ces chansons).  C'est une drôle de pièce à mi-chemin entre le Tijuana bras et le Honky Tonk.

La contribution de Psyquébélique à cet hommage collectif à François Carel sera donc purement instrumentale. J'en profite pour rajouter le 45t jazz de Montréal 67.

MP3:
Télécharger le 45t de François Carel Montréal 67

PSYQUÉBÉLIQUE PRÉSENTE: Disco spatial Québec 1976-84

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Recto de pochette
Psyquébélique est fier de vous offrir sa première compilation: "Disco spatial Québec 1976-84".

 
Starwarsploitation ?
Lorsque le film "La guerre des étoiles" prit l'affiche en mai 1977, la science-fiction est soudainement devenu très populaire. L'engouement fut tel, qu'il contamina même la musique de son époque, le disco.

Les exemples les plus flagrant sont l'album Meco "Star Wars and Other Galactic Funk" ou "The Force" du groupe Droids. D'autre groupe plus "sérieux" tel Space en France fit leur apparition en 1977 également.
Cette vague a donné lieu à un véritable sous-genre disco que plusieurs appel aujourd'hui le "disco spatial" ou (pour être méchant) "Starwarsploitation".

Il s'agit bien sûr d'une des nombreuses variations que le disco est connu; mais c'est possiblement la plus intéressante. Elle dicta le ton de ce qui allait suivre dans les années 80 avec le son électro. Toute l'obsession pour le "future" et "l'espace" a commencé là.









Verso de pochette
Certains réduisent le Disco spatial à "du disco avec des sons de fusils laser" (Piou Piou). Selon moi c'est plutôt le début d'un son artificiel (électronique) dans l'histoire dans la musique pop. Avec le disco spatial, on reconnaîtra de moins en moins les instruments acoustiques. Là ou ont aurait utilisé des violons, on utilisera du synthétiseur. Là où ont aurait mis de l'écho dans la voix, ont appliquera un filtre vocal ...etc. Le disco spatial rendra populaire un mouvement musical centré autour de synthétiseurs et autres périphériques musicaux électroniques.

Toute cette transition vers les textes planants, les claviers, arpégiateurs, filtres vocaux, se voulait dépaysante (pour ne pas dire extraterrestre). Le résultat peut faire rire aujourd'hui mais il a tout de même laissé une trace indéniable dans l'histoire de la musique.

Discothèque Lime Light 197?
Montréal étant numéro deux (après New York) en terme de production disco à l'époque, nous avons produit notre lot de discoteur fantasmant sur "l'espace".

Le gros de cette vague a été de 1977-1979, mais certaines pièces sortie avant et après tombe dans ce style.






Quelques mots sur la pochette. Les dessins sont du bédéiste québécois Robert Schoolcaft tiré de la série de comic book "Les aventures du capitaine Cosmos" 1980-81 aux éditions Héritage.  J'ai trafiqué les images et certain texte (désolé M. Schoolcraft). Écrivez-moi si vous lisez ces lignes.


intérieur de pochette
Différents musiciens se sont attaqués à ce style avec des degrés variable de talent et de créativité. Certains remplaçait les instruments acoustiques par des instruments électroniques. D'autre se contentait de faire du disco "standard" en ajoutant simplement une "couche" d'effets sonore par dessus.

Ma compilation reflète un peu cette palette. Il y en a pour tout les goûts: du kitsch, de l'artiellerie lourde, du commercial, des obscurités.

Si vous êtes un artistes ayant fait une de ces chansons, écrivez-moi je veux de vos nouvelles. 
MP3: Téléchargez la compilation ici

Les bras d'acier / Charles 197?

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Voici une intéressante reprise d'une pièce du groupe "Les Gendarmes".

Les bras d'acier était sorti en 1967 et chanté par Guy Harvey. Je dis "reprise des Gendarmes" mais malgré les crédits (Gilles Brown & Denis Pantis), un lecteur me fait remarquer que c'était en fait une reprise the "Working For The Man" de Roy Orbison de 1962. Merci Michel.






Les bras d'acier (originale )1967



Je ne connais rien de ce mystérieux Charles, ni la date de parution, ni l'arrangeur "Michel Jonathan" ou le producteur "Hugo" ?!?  Je n'ai trouvé aucuns musiciens portant ce nom ailleurs.

Jean-Philippe de l'Algorithme me suggère qu'il pourrait s'agir de 4 prénoms des membres du groupe: Charles, Hugo, Michel, Jonathan. Qui sait ?

Sébastien de Patrimoine PQ me rappel que Guy Harvey faisait paraître une chanson (balade) à la même époque sur l'étiquette Château. Pourrait-il s'agir de ses musiciens d'accompagnement ?

À l'oreille je dirais que ça sonne comme 1977-78.  C'est très Disco-Funk. Une belle petite section cuivre, plein de claviers un un batteur très dynamique.


La face chanté utilise le même texte d'origine ainsi que le monologue en intro. Selon moi par contre, la cerise sur le sundae est cette version instrumentale sur la face B.


MP3: Télécharger le 45t de Charles
         Télécharger le 45t de Les Gendarmes

Jazz petite Bourgogne, ma critique

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Psyquébélique aimerais saluer l'initiative de Radio-Canada/ Espace musique dans la création des webdocumentaires "Jazz Petite Bourgogne" paru en juin dernier. On nous offre 13 capsules (+ou- 5 min), un livre, une application iPhone et une compilation CD.  C'est la première fois qu'on s'attarde aussi longuement sur le night life Montréalais des années 1930 à 70.

Il y avait bien eu un court bribe à ce sujet dans la série "Le Canada: une histoire populaireépisode 13 (2000-01)".

...et le lien entre le jazz et le quartier de la petite bourgonne avait déjà été expliqué indirectement dans un reportage de Michaëlle Jean pour "Montréal ce soir" en 1989.

Mais rien n'avait été fait d'aussi franchement d'aussi approfondi. Si j'avais une critique à faire c'est qu'en regardant rapidement le site on pourrait avoir l'impression qu'on y raconte ENFIN l'histoire du Jazz à Montréal.  Mais en regardant plus attentivement, on remarque: "tiens on ne parle pas de Lee Gagnon, Nick Ayoub, Yvan Landry, Pierre Leduc, Bix Belair, Jerry De Villier, Paul Gaudet, Michel Brouillette... etc.

Burgundy Jazz / Justin Time 2013

En fait, la sélection des pièces pour l'album/compilation "Burgundy Jazz" est très limité et n'inclut aucuns artistes francophone.  Tout de même étrange pour un document dont la publicité dit: "Laissez-vous compter l'incroyable contribution de Montréal à l'histoire du Jazz...". On retrouve uniquement des artistes de la communauté noires anglo montréalaise ayant habiter le quartier de la petite Bourgogne.  Les pièces sont excellentes, rien à dire là-dessus; mais en limitant le narratif de la scène jazz montréalaise à un quartier (une ethnie), on n'exclut pas mal d'autres Jazzman Montréalais (notamment toute la scène francophone).

Finalement le but de l'aventure semble avoir été plus de raconter l'histoire de la communauté noire anglo montréalaise QUE DE raconter l'histoire du Jazz "Montréalais". Soite, cette histoire est aussi intéressante à entendre. Mais dans ce cas je trouve la publicité un peu trompeuse et les amateurs de Jazz voulant entendre une diversité d'enregistrements différents resterons sur leur appétit avec seulement 6 artistes sur le disque officiel. Je souhaite vivement que l'étiquette Justin Time sorte un deuxième volume et rajoute plus d'artistes.

Ceci dit, l'effort mis dans la recherche de document d'archive et les entrevues est remarquable.

Pour renchérir sur la même veine et peut-être aussi combler un manque, Psyquébélique vous proposera une série d'article nommé "les archives du jazz québécois".

Les archives du jazz québécois # 1

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                                                                   1921-2006
Gilbert Lacombe à eu une longue et prolifique carrière musicale.  Il a été tour à tour : guitariste de studio, chef d'orchestre, arrangeur pour divers artistes, dans divers styles. Il a travaillé pour plusieurs étiquettes de disque avant d'ouvrir son propre studio.  Sa carrière est beaucoup trop longue à raconter en quelques lignes.  L'article qui suit ne s'attarde qu'aux premiers enregistrements de sa période Jazz. 

*****

J'ai toujours trouvé que les enregistrements de musiciens Jazz canadiens-français étaient au mieux, le parent pauvre des enregistrements jazz canadiens-anglais; et aux pire... carrément ignoré dans l'histoire de la musique. Mon but est de leur donner la vedette pour une fois.


Il y a bien le site "les archives de jazz canadien en ligne" qui va dans la direction que j'aimerais aller, mais il inclut peu de musiciens québécois et manque la majorité de ceux ayant été actifs avant 1980.

Sinon Montréal compte bien deux étiquettes de disque dédiées au jazz: Justin Time et Effendi.  Mais leurs racines ne remontent pas aux années 30-40 (comme Blue Note et Verve aux États-Unis) 1983 et 1999 respectivement.  La réédition de classiques locaux ne semble pas être leur tasse de thé. Donc il n'y a pas une longue tradition de promotion d'enregistrement Jazz au Québec. 


La majorité des disques de Jazz québécois d'avant 1983 sont parus sur une des nombreuses étiquettes de Radio-Canada (RCI, Jazz Image, Jazz Canadiana). Il y existe aussi une autre sorte d'enregistrement fait à Radio-Canada: Transcription.



Aujourd'hui on prend un peu les enregistrements sur disque pour acquis. Fut un temps où faire "une émission de radio Jazz" impliquait d'enregistrer en direct un orchestre, dans le studio d'une station de radio. Et encore là, aussi laborieux que ça puisse paraître, cette méthode était un peu faite en vain. Les stations de radio de l'époque avaient des antennes dont la portée était assez limitée.  On produisait alors des "disques de Transcription" (enregistrement de la diffusion). Ces disques étaient faits soit pour que les stations régionales affiliées puissent rediffuser le contenu (avec quelques jours de décalage), soit pour la vente de ce contenu à d'autres stations radios étrangères.

Au fil du temps, il y a eu plusieurs "programmes" Jazz à Radio-Canada.  Quelques uns ont été "transcripts".  Certains de ces disques de transcription (quoique non destinés à la vente) sont en quelque sorte les premiers enregistrements Jazz québécois. 


"Jazz du Canada" est la plus ancienne émission du genre (sur disque).  Elle semble avoir été une sorte de "showcase" des divers ensembles de Jazz canadiens.  Chaque face de disque constituait une émission et était attribué à un artiste différent.  Certains jazzmen (plus connus) avaient droit à plus d'un côté. 

La majorité du temps les disques de transcriptions étaient narrés par un animateur qui présentait les pièces et les musiciens. C'est vraiment LA particularité qui différencie des albums Jazz traditionnels.  Entendre cette voix entre les pièces nous rappelle vite qu'on est dans un univers radiophonique. 


La durée des faces (émissions) de Jazz du Canada était environ 15min (+ou- 3 pièces).  J'ignore si cette courte durée était un choix de programmation ou due aux limites technologiques qu'imposait le format vinyle 33 tours à ses débuts. Toujours est-il qu'il y a eu 7 disques mais 13 émissions en tout.



L'information est assez rare (même à la bibliothèque nationale) et quand on en trouve, les disques sont classés individuellement (et non dans le cadre d'une série). L'info la plus complète me vient de la bibliothèque de l'Oregon aux États-Unis. On a droit à la liste complète de la version anglaise de l'émission. 

Vous remarquerez que Gilbert "Buck" Lacombe était le seul musicien canadien-français de la série.



Pour compliquer les choses encore plus, le formatage et la numérotation des émissions semblent avoir changé entre la version française et anglaise. Exemple : dans la version française que Psyquébélique vous offre, Gilbert Lacombe se trouve en face B de Oscar Peterson (3ième partie). La numérotation était JF5-JF6 (possiblement pour: Jazz Français). 

Dans la version anglaise, Lacombe est pairé avec Max Chamitov en Face B et la numérotation était simplement 5-6.  

Peterson quand à lui, était seul sur un disque à part dans la version anglaise.

La couleur des étiquettes de transcription a changé au fil du temps et pourrait aider à distinguer les différentes versions. La série française utilisait l'encre verte.  Et ce, vers +ou- 1960.

La version anglaise était imprimée avec de l'encre bleu. 


Plus tard, la version française changera pour le brun (+ou-1964). Si des lecteurs ayant travaillé à Radio-Canada peuvent apporter dates et/ou précisons, écrivez-moi svp.



Maintenant la musique. Tel que mentionné, en Face B on retrouve Oscar Peterson.  Il n'avait plus besoin de présentation (ou de promotion) lorsque cette série fut diffusée. Il était déjà le jazzman québécois / canadien le plus connu de son époque. Il en était à son 66ième album en carrière. Il jouait dans les ligues majeures depuis 1949 lorsque Norman Granz l'intégra à sa tournée "Jazz at the Philharmonic".  

Son passage à l'émission aura servi (en plus de nous divertir) à donner une date d'enregistrement d'émission pour cette série si peu documentée: 27 janvier 1960.  



Lorsque Oscar Peterson jouait quelque part au Canada, photographes et caméramans y étaient. Il avait eu droit au tapis rouge ici; trois émissions (côté de disques). Sans parler du spécial télé. 

L'émission que Psyquébélique vous offre est la troisième (et dernière) partie qui se retrouve à l'endos de Gilbert Lacombe
.

L'intégrale de cette prestation a même été rééditée en CD en 1997 sur l'étiquette "Just A Memory". La seule réédition de la série "Jazz du Canada" à ma connaissance.


Son trio se composait à cette époque de Ed Thigpen à la batterie et Ray Brown à la contrebasse. Les formations réduites commençaient à être en vogue; le son est très dynamique pour 1960.


Gilbert Lacombe quand à lui, jouait avec plus de musiciens, dans un style Big Band. On peut supposer que son septuor aurait été enregistré autour de 1960 également.  Mais quand exactement ? Aucune idée...


Tous ses musiciens ont été nommés par l'animateur


Guitare: Gilbert Lacombe
Clarinette: Al Baculis
Flûte: Paul Major
Contrebasse: Bob Rod
Vibraphone: Yvan Landy
Accordéon: Gordie Fleming
Batterie: Donat Gariépy

Le son du septuor est assez unique de par l'utilisation d'instruments tel l'accordéon et la flûte.  Mais le vibraphone d'Yvan Landry et la clarinette d'Al Baculis font définitivement partie de la signature sonore aussi.

Puis il y a cet autre disque Transcription de Gilbert Lacombe que Psyquébélique vous offre: Buck Lacombe Jazz Ensemble.

L'album ne fait pas partie de la série "Jazz du Canada". Je n'ai jamais vu non plus de version française de ce disque.  Mais il n'y a pas d'animateur, donc pas le format habituel: 


Présentation -> musique -> présentation -> musique ....etc

Ce qui est doublement frustrant c'est qu'il n'est ni daté et aucun musicien n'est identifié non plus (à part Gilbert Lacombe).


Musicalement, le Jazz Ensemble se distingue du septuor de par sa section cuivre qui fait gonfler le nombre de musiciens. Le célèbre saxophoniste Nick Ayoub faisait probablement partie du groupe.  Ou a tout le moins, a composé deux pièces.  Possiblement que les musiciens étaient sensiblement les sept mêmes, plus la section cuivre et Nick Ayoub au saxophone. 

Autre particularité musicale, le groupe accompagne également un chanteur (Johnny Lasalle) et une chanteuse (Joyce Hahn) sur certaines pièces.


La bibliothèque nationale date cet album à 1960... mais avec un point d'interrogation: 1960?  Donc peut-être avant, peut-être après.

Si on se fie au livre de John Gilmore, on se retrouve avec plus de questions que de réponses. Premièrement, aucun albums n'est répertorié. Puis il écrit ceci: Lacombe aurait eu plusieurs ensembles: sextuor (1954-55), un ensemble de 11 musiciens (1957), septuor (1958)

Si le "Buck Lacombe Jazz Ensemble" est l'un de ces trois, il serait probablement l'ensemble de 11 musiciens.  Ce qui voudrait dire qu'il précéderait le septuor et que ce dernier aurait été enregistré deux ans avant le trio de Peterson. 

Ce qui pose la question: comment a t'on créé l'émission Jazz du Canada ? Après qu'une série d'enregistrement Jazz se soient accumulés dans la voûte de Radio-Canada ?  Ou bien en 1960,  Lacombe aurait reconstitué ces "vieilles" formations le temps d'un enregistrement ?  Bref, plus de questions que de réponses.  Si vous avez des réponses à me fournir écrivez-moi.


MP3:
Télécharger l'album Septuor Gilbert Lacombe & Oscar Peterson Trio 3ième partie
Télécharger l'album Buck Lacombe Jazz Ensemble

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 Télécharger l'album Oscar Peterson Trio partie 1ière et 2ième partie

L'initiation / François Cousineau 1970

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L'initiation est la première trame sonore de film érotique québécois à être sorti sur disque. Le film "Valérie" est bien sûr sorti avant (1969) mais malheureusement la B.O. de Michel Paje & Joe Gracy n'a jamais été rendu disponible par le studio Cinépix (mise à part un 45t).

En 1970, Cinépix corrigea le tir avec la sortie de l'initiation. Le studio fonda même un étiquette de disque portant le nom du film. Cette brève étiquette est, à preuve du contraire, l'ancêtre de Gap Records. Pourquoi est-ce important ? Parce que Cinépix était LE studio qui a produit pratiquement tout les films érotiques au Québec et que "Initiation Records" et "Gap Records" en sont les branches musicales. La musique de ces films mérites d'être enfin reconnu comme innovatrice et importante dans l'histoire musicale québécoise.

Pour ce qui est de la quantité, il y a encore moins de disques sortis sous l'étiquette Initiation que sous Gap. À ma connaissance il n'y aurait eu qu'un LP (L'initiation) et quatre 45t (dont deux tirés de ce films et deux de L'Amour humain).

Ma théorie au sujet de la courte durée de vie de Initiation Records est comme suis; Probablement que Cinépix (après le succès du film L'initiation) aurait fondé l'étiquette Initiation Records comme pour faire un test dans l'industrie musicale. L'affaire a dû être profitable pour eux et ils auraient récidivés avec deux pièces tirés de leur autre film L'Amour humain (sorti quelque mois plus tard). Très vite (l'année même), ils ont dû se dire que s'ils étaient pour continuer à éditer leurs trames sonores; il serait plus logique de trouver un nom d'étiquette plus neutre. Initiation serait alors devenu Gap Records. Mais, ce n'est qu'une théorie.

François Cousineau composait beaucoup de trames sonores à cette époque (notamment pour l'ONF), mais L'initiation était la deuxième seulement à être éditée. Il commença sa carrière sur disque en collaborant aux "arrangements Jazz" de son frère Jean sur la B.O. de Caïn (1965). Puis continua dans le Jazz en composant la B.O. de "La corde au cou" (1965) pour le même réalisateur (Pierre Patry). Après une série de trames sonores pour l'ONF, l'initiation paru sur disque en 1970.

On peut y entendre Diane Dufresne pour la première fois sur disque. Elle interpréte le thème "Un jour il viendra mon amour" ainsi que "Pauvre amour". Elle n'était pas la seule interprète par contre. Il y a aussi deux chansons de Patsy Gallant (Psyquédélique Party, Maman ne m'a pas dit) et une de l'obscure duo: Nicole & Bernard Scott (Un bateau).

"Un bateau" & "Maman ne m'a pas dit" on fait l'objet d'un 45t sur l'étiquette L'initiation. Idem pour le thème de Diane Dufresne.

"Un jour il viendra mon amour" y paraît sous 4 versions différentes. La meilleure étant la plus courte et la plus rythmé (à la toute fin de l'album). On y retrouve aussi 3 versions de l'autre chanson de Diane Dufresne "Pauvre amour".

"Non, ne me dis pas non" et la version instrumental no.1 de "Pauvre amour" sont des compos orchestrales non sans rappeler Ennio Morricone. L'utilisation de glockenspiel, de clavecin, de cuivres et de cordes donnent aux pièces des sonorités mystérieuses et solonnelles. Si on se fit à la section arrangements, elles seraient l'oeuvres de Léon Bernier (arrangeur pour Ginette Reno) et Roger Gravel.


Par contre, le nom qui frappe le plus dans cette section est celui de la formation "François Cousineau & les Quasars". Je n'ai jamais vu ce nom nul part ailleurs. Ils sont responsables (entre autre) des deux pièces instumentals les plus rythmés de l'album: "Le thème de Gilles" et "Pauvre amour" version instrumental 2. "Le thème de Gilles" est une pièce Pop typique de son époque. Guitares électrique et sèche, clavier, batterie. La version Jazz de "Pauvre amour" n'est pas mal non plus, quoiqu'un peu courte et sonnant un peu en retard sur son époque.

Fait intéressant, deux 45t (avec pochettes) sont parus à l'époque. Le premier incluait une version chanté ET instrumental de la pièce "Un jour il viendra mon amour". La pochette était une reproduction noir et blanche de l'illustration de Jacques Delisle.

Le deuxième 45t est vraiment une curiosité.  Il s'agit d'une version pour le marché Japonais. On avait droit à une édition deluxe ici. Superbe pochette couleur et gatefold en plus.  Tout de même assez rare pour un 45t.

Les pièce ne sont pas les mêmes non plus. La face A était "Un jour il viendra..." mais la Face B était la pièce "Non, ne me dis pas non".  On avait même inclut une traduction japonaise des paroles.



Revenons à l'album. La pièce "Psychedelic Party" est considèré par plusieurs comme la meilleure de l'album. Elle fut d'ailleurs inclu sur la compil Canadian Racer en 2002 sur l'étiquette Follow Me Records. Une version 45t est également sortie l'année précédente.




Personnellement je trouve la réputation de "Psychedelic Party" surfaite. On dirait que l'enregistrement a été fait en une prise ou bien qu'on s'est trompé de bobine entre la version final et la répétition. Une chose est sûre, on entend clairement Patsy Gallant répondre au technicien son à plus d'une reprise (00:42, 00:50, 2:07 ). De plus on sent vraiment une coupure (1:01) dans le master. Soulignons tout de même la vigueur du batteur et du clavieriste (tout deux non identifié).

Une autre déception (si on se fit au titre) est la pièce nommé: La ville «underground». Rien de particulièrement expérimental. Il s'agit en fait d'une balade avec choeur mais sans aucune percussion. Assez endormant si on n'aimes pas particulièrement les choeurs.

Si on inclut "Non, ne me dis pas non", "La ville «Underground»", les divers versions de "Un jour..." et "Pauvre amour"; le compte des balades monte à 8 sur 13. Même si bien orchestré, ça en fait beaucoup. Trop même. Somme toute la B.O. de L'initiation est assez sage pour un film "osé". Même si ce n'était pas la trame sonore la plus avant-guardiste, L'initiation allait tout de même donner une première légitimité au sous-genre des musiques de films érotiques québécois.



MP3: Télécharger l'album complet
         Télécharger le 45t de L'initiation
         Télécharger le 45t de L'initiation Japon

PSYQUÉBÉLIQUE PRÉSENTE:Valérie / Michel Paje Joe Gracy 1969

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Pour clore mon cycle sur les trames sonores érotiques québécoise, voici celle qui a lancé le bal. La toute première: Valérie.


Le disque n'est jamais sorti à l'époque, mais Psyquébélique est fier de vous présenter 40 ans après sa sortie, une version non-officiel de ce classique musical. Mentionnons tout d'abord que cette humble réédition est un travail d'équipe. Fait à partir du DVD, le patient remontage du Son est l'oeuvre de mon ami Otis Fodder. La superbe pochette est de mon collègue S.ébastien de Patrimoine PQ. À la recherche et rédaction: Psyquébélique.
Otis a isolé onze pièces en tout. N'ayant eu accès qu'au DVD, ces morceaux incluent necessairement un certain nombre de bruitage du film. Malgrés cela, nous avons tout fait pour que cette fausse édition sont le plus vrai possible.

Valérie est donc le tout premier long métrage érotique au Québec. En 1969, Denis Héroux était à son 4ième films. Après avoir commencé sa carrière avec des films intello (Seul ou avec d'autres (1962), Jusqu'au cou (1964)), il était déçu du peu d'attention que les films d'ici généraient. Ce non rendez-vous avec le public était en parti dû à la mainmise des distributeurs étranger sur notre territoire; mais peut-être aussi à cause d'un certain snobisme des cinéastes de l'époque face à un cinéma plus populaire. Héroux décida de changer de cap à partir de son 3ième film. Pas de vacances pour les idoles (1965) était un peu un "Hard Day's Night" des Beatles mais avec nos vedettes yéyé québécoise.


Dans une entrevue accordée au Magazine Maclean en Janvier 1969, il parlait du film qui allait suivre: Valérie. Il y revendiquait le droit de faire un cinéma plus commercial: "Les cinéastes ici pensent plus au message qu'au médium et leur message se perd" affirmait-il.

C'est également dans cet article qu'est né l'expression "Déshabillont la québécoise". L'expression allait désormais désigner ce mouvement érotico-cinématographique bien de chez nous. Remarquez par contre, qu'à l'origine les mots utilisés étaient "Déshabiller la petite voisine". L'expression était une citation de son collègue Denis Arcand:

"...Notre cinéma sera adulte quand on osera déshabiller la petite voisine..."

Par là, il faisait référence au combat contre la censure. En 1969, plusieurs pays déjà avait fait des films contenant de la nudité. C'était dans l'ère du temps. Il y avait de l'érotisme sur les écrans du Québec mais il venait toujours d'ailleurs. Avec Valérie, tout ça allait changer.


Dans une entrevue téléphonique qu'il m'a gentillement accordé, M. Héroux minimise son geste pionnier. Il dit que si ce n'était pas lui, ça aurait été un autre. Il rajoute que ce qui a surtout aidé le film c'est d'avoir eu la bénédiction personnelle d'André Guérin (président de la régie du cinéma). Il parle également de la belle carrière que connu Valérie (vendu à Canne dans une quarantaine de pays...).




L'histoire du film peut sembler tout droit sortie d'un roman de gare mais est plus complexe qu'elle le semble à première vue. Valérie est une orpheline qui s'échappe de son couvent... avec un motard. En arrivant à Montréal, elle est tenté par la vie de consommation urbaine. Ne parlant pas anglais, elle décide de devenir danseuse, puis prostitué. Elle finit par se ranger avec un veuf au penchant artistique. Le film se voulait un peu une métaphore du Québec de 1969. Du changement de moeurs de la grande noirceur vers ceux de la révolution tranquille.


Revenons à la musique. Le contrat de la trame sonore est venu de façon inusité. Pour la scène ou Valérie accepte son premier client, Héroux demanda à Danielle Ouimet de lui suggérer un homme avec qui elle serait à l'aise à tourner cette scène délicate. Elle nomma Michel Paje (son copain d'alors) tout en ajoutant qu'il pourrait également faire la musique du film. En effet, Michel Paje était un auteur/compositeur/interprète Français établit au Québec depuis deux ans à l'époque. Les deux avaient déjà endisqués deux 45t ensemble à Montréal. Denis Héroux accepta de le prendre comme acteur et compositeur. Après le tournage Michel Paje, retourna en France enregistrer la trame sonore avec son complice Joe Gracy. L'arrangeur auquel ils ont fait appel était le célèbre Jean-Claude Pelletier.


De toute les excellentes pièces que Michel Paje et Joe Gracy ont composés, Cinépix n'avait cru bon de faire paraître qu'un 45t incluant les deux thèmes chantés par Danielle Ouimet.

Fait étonnant, pour la chanson "Moi je veux vivre", Denis Héroux dit avoir beaucoup parlé du texte avec Michel Paje. Même qu'il lui aurait demandé que les paroles "Je veux être libre" soit inclu dans le thème, en référence à l'indépendance du Québec. Remarquez que sur cette même pièce, l'intro est un extrait du premier morceau de la trame sonore. Par contre, l'enregistrement semble avoir été coupé ou du moins, commencer abruptement.

Ce 45t constitue le tout premier pas de Cinépix dans l'industrie musical. Avant l'étiquette Initiation Records et Gap Records, Cinépix avait tout d'abord fait affaire avec l'étiquette Vedettes (une filiale de Trans-Canada).



Pour ce qui est des autres produits dérivés, il est tout de même étonnant d'apprendre qu'Yves Thériault avait été mandaté pour faire une version écrite de Valérie.

Mentionnons au passage que la splendide illustration de Jacques Delisle avait été utilisé pour la couverture du livre également.








Autre étrangeté, l'étiquette Polydor a sorti au Japon une version édulcoré du thème "Valérie et l'amour". Le côté A de ce 45t est instrumental et le B est chanté a cappella. Aucune date n'est incrite. La pièce n'est crédité qu'à Joe Gracy (qu'on peut apercevoir à l'arrière). Tout les notes sont en Japonais à l'exception du mot "Cigliano" sur l'avant de la pochette et sur le côté B. Il s'agit probablement de la personne qui avait prêté sa voix pour la version a cappella.





Michel Paje a récemment pris la peine de répondre à quelques unes de mes questions au sujet de son travail sur Valérie. Il disait tout ignorer de cette version Japonaise. Il est revenu aussi sur ses débuts avec Joe Gracy, ses années à Montréal et les problèmes de Son lors de l'enregistrement.





Psyquébélique aimerais rendre hommage à la trame sonore de Michel Paje et Joe Gracy. Une édition professionnelle de Valérie manque cruellement à l'appel depuis 40 ans. À défaut d'avoir l'original, voici une version "pour fans seulement" de la B.O.. Aucune pièces ne portait de nom alors vous excuserez ceux que j'ai improvisés.

Le film contient beaucoup de belles balades, mais les pièces les plus rythmiques sont, selon moi, les plus mémorables. Prenons exemple de l'ouverture: Valérie se rebelle. Les arrangements du combo piano/batterie sont tout simplement hypnotisants. Sans oublier les lentes notes de cuivres et harmonies vocales qui rajoutent un côté grandiose.






Les pièces "Sur la route" et "Les danseuse à Go-Go" ne sont pas trop loin derrière. "Sur la route" est une pièce simple mais efficace. Un choeur accompagné de batterie et cuivres et cordes.

"Les danseuse à Go-Go" semble être divisé en deux sinon trois parties (du moins si on se fit au mixe de film). Un trio rapide de guitare, orgue et batterie démarre le tout de façon Go-Go/ Yéyé. Puis le tempo ralenti, un choeur se rajoute et ça devient soudainement plus funky. Finalement la cadence ralenti davantage pour ressembler à un blues.










La pièce "Une nouvelle robe" est une version instrumentale du thème "Moi je veux vivre". On est vraiment à même de pouvoir apprécier la complexité de la structure. Batterie tambourine, choeur, guitare et une finale piano & violons. Mentionnons également les courtes interludes: "Café Kaléidoscope" et "Vous dansez ?" La première est un simple fioriture hippie soixantuitard (pour paraphraser Michel Paje), la deuxième est un R&B.

Après Valérie, Michel Page est resté en France et a réorienté sa carrière vers la musique publicitaire. Il travail maintenant sous le nom de Michel Roy et se spécialise dans le doublage et la narration. Joe Gracy à qu'en à lui continué son travail de compositeur pour d'autre artistes. Il a notamment composé "L'oiseau et l'enfant" pour Marie Myriam qui gagna le concours Eurovision en 1977. Il a pris sa retraite du monde du spectacle depuis quelques années. Psyquébélique vous encourage à aller visiter le site de Michel Paje pour en savoir plus sur le reste de sa carrière.



Téléchargez la trame sonore non officielle de Valérie
Téléchargez le 45t original
Télechargez le 45t Japonais

PSYQUÉBÉLIQUE dans les médias

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Tout a commencé samedi dernier (6 mars 2010) quand Jean-Christophe Laurence à fait paraître un article dans La Presse portant sur la réédition non-officiel de Valérie mise en ligne sur Psyquébélique. Il m'avait interviewé plus tôt cette semaine à ce sujet.

L'article de Laurence a ensuite été mentionné dans le blog de Marc-André Lussier sur Cyberpresse.

Comme si ce n'était pas assez de visibilité, ce matin-là, RDI en direct recevait nul autre que Danielle Ouimet. Non mais quel hasard ! On lui a mentionné mon site et même fait écouter un extrait du 45t original de Valérie "Moi je veux vivre". Elle s'est écouté chanter sur la musique de Michel Paje et Joe Gracy.






Ai-je besoin de rajouter que j'en suis fier ? Vous pouvez écoutez l'extrait sur le site de Radio-Canada. Je vous conseil de "skipper" à la deuxième partie de l'entrevue.

Désolé à tout ceux qui on pu avoir de la difficulté à écouter les extraits musicaux samedi. Il y a eu un embouteillage monstre causant quelques pépins. Tout est depuis rentré dans l'ordre.

Bienvenue à tout les nouveaux membres!

Article 21

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Psyquébélique vous encourage à visiter le site de la nouvelle étiquette de disque Montréalaise Les disques Pluton. Fondé par mes collègues Félix B. Desfossés et Mélodie Rheault de Vente de garage, cette maison de disque commence son catalogue avec une réédition de trois pièces de Donald Seward (ex-claviériste de César et ses romains):


Les pièces sont disponibles en Mp3, FLAC ou 45t (édition limité). Elle sont:
-Mongo’s Boogaloo une reprise de Rodgers Grant.
-Studio “B” Funk, une compo originale de Monsieur Seward.
-Do-ré-mi-fa-soul, la version instumentale de la pièce de Pierre Perpall (qui était elle même une reprise de "Sing a simple song" de Sly & Family Stone).

Félicitons cette initiative !

Mon nouveau blog dédié au Jazz

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Dorénavant, tout mes articles concernant le jazz pourront être lu sur mon nouveau blog: La jazzthèque québécoise. 

Psyquébélique sera ce qu'il à toujours été, Jazz en moins.

Si le Jazz vous intéresse, je vous invite à y devenir membres.

Psyquébélique au Rendez-vous du cinéma québécois 2014

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Dans le cadre des rendez-vous du cinéma québécois, une projection extérieur du classique "Elvis Gratton, le king des king" (1981) était organisé samedi le 1 mars. L'événement se nommait "Le Elvis Gratton Picture Show".

Il s'agissait d'une projection avec participation active du public. Un sac d'accessoire était remis aux gens à leur arrivés sur le site et des "cues" lors de la projection leur indiquait quand sortir quoi. Un peu à la façon de "Rocky Horror Picture Show".

On m'a demandé d'être DJ pour l'événement.  La date, l'heure et le lieu était:

Samedi le 1 mars 2014
22h à 2h
Rue Emery (coin St-Denis) à Montréal.

Mixtape # 3: Le farfadet découvre l'amour

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Voici mon troisième mixtape. Ce mix avait été commencé en 2009 mais fut achevé seulement en 2014 lorsque Guillaume Le Roux m'a demandé de lui faire un mix exclusif pour "716 music". Il est dans la continuité de mes deux mix précédents: Le projet farfadet (2007) et Un farfadet en colère (2008). C'est un mélange 70's de Funk, Bossa, Disco et Rock. Tout ça entrecoupé de dialogue sexuel pour la plupart.

MP3: Pour téléchargement, cliquez sur la flèche à droite du lecteur Soundcloud ->
Le farfadet découvre l'amour (Mixtape #3) by PSYQUÉBÉLIQUE

Les aventures de l'épervier et la méduse (1982)

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Voici une disque non musical mais qui est tout de même amusant à écouter. Il s'agit d'une sorte de radio théâtre de science-fiction québécois.  En résumé c'est une mission de sauvetage se passant au pôle Nord et mettant en vedette des membre de la S.A.C. (Société Anonyme de Commando).

Le tout rappel drôlement des séries télé britanniques de Gerry Anderson des années 60 (Les sentinelles de l'air, Capitaine Scarlet...). Le genre d'histoire ou une organisation internationale est appelé au secours par des gens en péril dans des lieux isolés et pratiquement impossible d'accès. Le moteur narratif est dans la description minutieuse d'un accident et du dangereux sauvetage qui suivra. On nous en mets plein la vue avec des technologies futuristes utilisé par le fait même.


Dans l'introduction avant l'histoire; on nous précise que ce que l'on s'apprête à entendre est une des:

"histoires de la collection "Triangle Rouge"... (qui)...sont toutes basés sur des faits tirés des archives de la S.A.C. ...organisation composé de membres qui ont soit appartenu à différents groupes d'espionnages ou qui sont d'anciens militaires ou qui sont des techniciens dans différents domaines scientifique...".

C'est tout de même un peu étrange que pour une rare fois ou des Québécois ont écris une histoire d'aventure/SF, ont aient pas cru bon d'avoir des personnages qui eux aussi étaient québécois.  En effet, tout les personnages de l'histoire sont décris comme étant de nationalité américaine (Gordon, Bill, Max, Vic, Bob) mais parle français !?! Exception peut-être des personnages de Sam (l'épervier) et Lili (la méduse) qui sont "basés en Suisse" avec la S.A.C.

Malgré ce qu'indique l'endo de la pochette, il ne semble pas y avoir eu de "prochains dossiers" d'endisqués.

Tout porte à croire qu'il s'agit d'un pressage privé sans lendemain. Et que l'étiquette de disque "Audium" n'a pas eu les moyens de ses ambitions; malheureusement pour nous.

Ceci est peut-être explicable par le fait que ses créateurs sembles avoir été assez jeunes. Probablement même frère et soeur (Laurent Charlebois et Doris Charlebois).

Mentionnons en terminant le travail de montage & mixage audio qui est très bien exécuté par Laurent Charlebois (si on se fit à la pochette). Pas mal pour quelqu'un qui ne semble pas avoir laissé aucune autre trace dans le domaine de la création audiovisuel.

Les aventures de L'épervier et la méduse de PSYQUÉBÉLIQUE


 MP3: Télécharger l'album complet

1969: les débuts Pop de l'Inphonie

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En 1969 est arrivé sur la scène musicale québécoise un ovni: L'infonie. C
e groupe dirigé par Walter Boudreau, avait une façon très originale de faire de la Pop.

Beaucoup a été dit et écrit sur ce groupe. Ils ont laissé derrière eux quatre albums (de 1969 à 74), un manifeste (Le manifeste de l'infonie (1970), 
un film (Ô ou l'invisible enfant (1973)), un documentaire à été fait sur eux (L'infonie inachevée (1974)). Raoûl Duguay à fait paraître un livre "L'infonie, le bouttt de touttt" (2000). Le premier et troisième albums ont été réédités en CD sur l'étiquette Mucho Gusto (2000-01)


Bref beaucoup de matière, mais peu a été dit sur comment leur première année d'existence était Pop. Après 1969, Walter Boudreau et l'infonie prendront un virage vers une musique "contemporaine" avec le 2-3 et 4ième album. 

Cet article à simplement pour but d'examiner cette première année: 1969. J'ai interviewer Walter Boudreau pour en savoir d'avantage sur les premiers balbutiements Pop de cet incroyable groupe.



PSYQUÉBÉLIQUE : En 1968 on vous découvre en Quatuor de Jazz (Walter Boudreau + 3 = 4). L'année suivante paraît le premier disque de l’infonie. Est-ce que ces deux projets ce sont chevauché ?
WALTER BOUDREAU : Sans vraiment se chevaucher, l’un (quatuor de jazz) a été rapidement supplanté par l’autre (Infonie).

PSYQ : Comment vous est venue l'idée de former un Quatuor de Free Jazz ?
WB : Mon quatuor n’en était pas vraiment un de Free Jazz, malgré la présence d’improvisations « libres » vraisemblablement influencées par John Coltrane, Ornette Coleman, Eric Dolphy, Archie Shepp et autres solistes avant-gardistes du Jazz de la fin des années 60.


PSYQ : Est-ce que le "Quatuor de Jazz libre du Québec"était une influence ?
WB : Non, mais nous partagions assurément des objectifs similaires.


PSYQ : Qu'est-ce qu'il y avait de similaire entre ces deux groupes ?
WB : Le besoin viscéral d’une expression totalement débridée !


PSYQ : Quel était selon vous la différence majeur entre votre Quatuor et celui du Jazz libre du Québec ?
WB : Je crois que nous étions plus « structurés » (malgré tout…) avec une certaine présence d’éléments plus « traditionnels » dans nos musiques tels la pulsation, les modulations harmoniques et la forme, etc.

PSYQ : Quel genre de relation aviez-vous eu avec le Quatuor de Jazz libre du Québec ?
WB : Très amicales, conviviales sur le plan professionnel et personnel.

PSYQ: Pourquoi retrouve t’on des membres du quatuor de Jazz libre sur le premier enregistrement de l’Infonie (Jean Préfontaine, Yves Charbonneau, Guy Thouin) ? Pourquoi avoir choisi ces trompettiste / contrebassiste / batteur-là en particulier ? 
WB: Tout simplement parce que nous avions déjà commencé à réunir nos forces autour de mon groupe de Jazz et que l’Infonie est le résultat concret de cette "fusion".
 
PSYQ : Quel a été le tout premier enregistrement de l'Infonie ?
WB : « L’Infonie » sur étiquette POLYDOR

PSYQ: Il y a aussi eu un 45t de L’infonie (sur Polydor), est-il sorti avant ou après le LP ?
WB: Ils sont vraisemblablement parus simultanément, si ma mémoire est bonne.

PSYQ : Combien de temps AVANT le disque de Polydor avait commencé les activités de l'infonie ?
WB : Très peu, car mon quatuor de jazz évoluait rapidement avec l’ajout de musiciens ainsi que “d’extras” (dont Raôul [Duguay] n’étant pas le moindre...) et mes concerts devenaient peu à peu des sortes de “happening” mêlant musiques variées, poésie, théâtre et même projections d’images ! 

PSYQ : Comment passe t'on de composition de Jazz débridée (ex: Boulevard Chaumont 1968) à de la pop électronique (ex: "J'ai perdu 15 cents..." 1969) ?
WB : Facilement, quand on a l’esprit ouvert…

PSYQ : En 1969, vous avez fait la trame sonore de deux films de Jean-Pierre Lefèbvre: (La chambre Blanche, Q-Bec My Love).
Sur la 45t de "La chambre blanche", L'infonie est écrit avec un "PH" au lieu du "F" habituel, est-ce que c'était l'orthographe d'origine ou une faute de frappe ?
WB : C’était l’orthographe d’origine qui a rapidement été changée par la suite.



Possiblement le premier enregistrement de l'infonie (1969)
PSYQ : Si l'orthographe d'origine était inPHonie (tel qu'écrit sur le 45t "La chambre blanche"); serait-ce possible que ce disque soit paru avant celui sur Polydor ?

WB : Je n’en ai vraiment aucune idée...

PSYQ : Également sur le 45t de "La chambre blanche", Denis Lepage chante sur la pièce "This Ain't No Cinerama Baby" (et non Raôul Duguay), pourquoi cette collaboration ?




Denis Lepage 1969
WB : Denis Lepage était un trompettiste de talent avec qui je collaborais à l’occasion. De plus, il chantait, alors…

PSYQ : Est-ce que Raôul Duguay faisait parti de l'infonie dès le début ? ...  au moment où Denis Lepage chantait (en 1969) par exemple ? Corriger moi si je me trompe mais, ce n'était pas non plus Duguay qui chantait pour la pièce "Viens danser le O.K. là" ? 
WB : Oui, Raôul faisait partie de l’infonie dès les débuts. Or nous n’étions pas “organisés” (Dieu soit loué...) et –question de circonstances- Denis Lepage s’était avéré (outre sa trompette) celui qui a chanté  la toune en studio...

Personne ne “chante “ vraiment dans “Viens danser le O.K. là “, outre Ysengourd Knörh qui vocifère...

Raoul Duguay 1969
PSYQ : Est-ce que la participation de Raôul Duguay s'est plutôt concrétisée à partir du 2ième album ?
WB : Oui, Raôul a été plus “intégré” à la magistrale pièce “Paix” dans le 2e album

PSYQ : Vous avez participé à 3 trames sonores de Jean-Pierre Lefèbvre de 1969-71(La chambre blanche
Q-bec My LoveLes maudits sauvages), comment a commencé cette collaboraton ?
WB : Aux 3 trames sonores mentionnées plus haut, il faut rajouter celle de Ultimatum (1973)

Grand ami de Raôul Duguay (à l’époque...) J.P. Lefebvre était un “fan” de l’Infonie. Nous nous fréquentions “socialement” à l’occasion et c’est à ce moment-là  qu’il m’avait proposé d’écrire la musique pour La chambre blanche

PSYQ : Y a t'il eu un enregistrement vinyle de la trame sonore du Film de Jean-Pierre Levèbvre Q-Bec My Love ?
WB : Pas à ma connaissance

PSYQ : Comment fonctionnait la composition à l'intérieur de l'infonie ? 
WB : Je composais la musique. Au début, il existait un climat de liberté d’intervention des musiciens où l’improvisation tenait une place importante. Par contre, celle-ci s’est  rapidement  estompée au profit d’ une écriture plus “savante” et précise.

PSYQ : Quel(s) groupe(s) local(aux) admiriez-vous à l'époque de l‘Infonie ?
WB : Aucun

PSYQ : Quel(s) groupe(s) étranger admiriez-vous à l'époque de l'Infonie ?
WB : J’aimais bien Emerson, Lake & Palmer ainsi que Zappa, mais sous toutes réserves…

PSYQ: Que vous souvenez-vous du mouvement "Ti-Pop" ?  Est-ce qu’il y avait une volonté de vous inscrire dans ce mouvement avec l’infonie ?
WB: Plusieurs personnalités de mouvements « progressistes » portaient à l’époque un macaron ridiculisant le Premier Ministre Unioniste Maurice Duplessis…(Notre « Staline » Québécois…). 

L’Infonie – quoique sympathique à ce mouvement – ne s’est jamais impliquée politiquement, préférant concentrer ses énergies et talents à la chose « artistique ».

PSYQ : Au tout début de l'Infonie (vers 1969-70) avec le premier album sur Polydor, on retrouve un côté Pop, plus "accessible" qui était moins présent à la fin du groupe en 1974 (ex: J'ai perdu 15 cents..., Viens danser le O.K. là, Q-Bec BBQ, This Ain't No Cinerama Baby). Il y a même eu un 45t ... un single.... pour "Viens danser le OK là". 
L'infonie avait aussi fait partie de la compilation "Les plus grands SUCCÈS canadien-français de Polydor".  Comment expliqueriez-vous la différence d'approche musicale entre le début et la fin du groupe ? Est-ce que le producteur André Perry y était pour quelque chose ?
WB : Non ! Je bougeais très rapidement quant à la direction qu’allait prendre ma carrière de compositeur et cette « aventure » dans le monde de la musique pop tirait naturellement à sa fin puisque je me concentrais de plus en plus sur mes études en musique contemporaine ainsi qu’en direction d’orchestre “sérieuse...”

PSYQ : Quel sont vos souvenirs entourant la composition / enregistrements de la pièce "Q-Bec BBQ", "J'ai perdu 15 cents…" , "This ain't no cinerama" ? 
WB : Rien de spécial… 

PSYQ : et la pièce "Viens danser le O.K. là" ? 
WB : C’est un clin d’œil au groupe afro-américain the Marcels qui avait produit dans les années 60 une série de merveilleuses stupidités musicales nommées « The Night Before », « The Night After », etc., basées sur un ostinato de basse tenu par le pédalier de l’orgue Hammond. Plus près de nous, il y avait – entre autres – des horreurs comme « Manon viens danser le Ska » et autres « tubes » de la sorte. « Viens danser le O.K.-là » est un hommage sincère de ma part à toute cette culture populaire insipide.

PSYQ: Avez-vous gardé des copies de vos trames sonores de cette époque ? Pourquoi ne sont-elles pas disponible à l'achat ? 


La chambre blanche (1969) 
Q-bec My Love (1969) 
Les maudits sauvages (1971
Ultimatum (1973)

WB: Ils ont tout probablement été détruits et je n’en possède pas de copies. 

Je ne sais pas, ça fait tellement longtemps. Il se peut que je considérais ces musiques comme “mineures” (sauf peut-être celle de Ultimatum...) et, ne m’intéressant pas, j’ai jugé qu’elles n’intéresseraient personne...

                                                          ***


En conclusion, permettons-nous d'être en désaccord au sujet du non-intérêt pour ces trames sonores de Walter Boudreau / L'infonie. Vivement une réédition de ces enregistrements s'il existent encore !


Après 1969, l'infonie changera de cap musicalement et enchainera trois albums avant de se dissoudre en 1974. Walter Boudreau quand à lui, aura une carrière de compositeur contemporain remplie d'une soixantaine d'oeuvres. Il sera également directeur artistique de la Société de la musique contemporaire du Québecà partir de 1988 et gagnera multiples honneurs bien mérité. Psyquébélique vous encourage à suivre les activités de Walter Boudreau et de la SMCQ.


Voici en téléchargement les deux premiers 45t de l'infonie (paru 1969) ainsi que la chanson thème du film "Q-bec my Love" (1969):



Le chat de l'arc-en-ciel et autres monologues psychédéliques

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Lorsqu'on pensent aux monologues enregistrés sur disque au Québec, la majorité des gens auront probablement en tête ceux à caractères sociaux d'Yvon Deschamps.  Mais parmi tout les disques de "monologues" des années 1960-70, il y a aussi eu un sous-genre peu discuté et digne d'intérêt pour les lecteurs de ce Blog: les monologues psychédéliques.

Selon moi les monologues psychédéliques sont de belles expérimentations d'une autre époque.  Je les décrierais comme un type de création audio fait pour élargir les horizons, dérouter l'auditeur de sa conception traditionnel de la réalité, par des concepts ou des sensations déstabilisantes.

Le plus intéressant du lot est selon moi "Le chat de l'arc-en-ciel" de Normand Gélinas.  Il est le résultat d'une expérience que Gélinas fit. Il s'enregistre lors d'un "trip" d'acide. Par la suite, il transcrit l'audio, retravaille le texte et finalement se réenregistre mais cette fois en studio (avec sons et effets). Le résultat est très imagé. On dirait presque une fable pour enfant.  Avec, par moment, une touche social aussi.
Photo Vedette - Novembre 1970
Normand Gélinas
Dans cet article de Michel Bigue de novembre 1970, Normand Gélinas en discutait "à chaud".  C'est tout de même amusant de voir la rectitude politique de Photo Vedette (même en 1970) où l'on fait l'éloge d'une oeuvre créé sous l'influence... tout en condamnant la drogue.  C'est un tour de force intellectuel ! Merci à mon collègue Sébastien de Mondo PQ pour l'article.

Farce à part, j'ai eu le chance de m'entretenir avec le créateur de ce disque. Il revient sur le processus de création, son message et la réception du disque.  Écoutez mon entrevue avec Normand Gélinas au sujet du Chat de l'arc-en-ciel.


Les voyages de Tortillard /  Danielle Marleau - Peter Sauder / adaptation BD de Chantal Gréverie 1980 dans le magazine"Télé Récré A2". Images tirés du blogue "Le grenier de la télé".

Fait étrange, on peut voir un concept drôlement similaire au "Chat de l'arc-en-ciel" dans une adaptation BD de la série animée québécoise Les voyages de Tortillard (1977).  Dans une courte histoire nommée "Aux pays des chats de couleur", les trois protagonistes se retrouvent sur une île peuplé de chats. Ils assistent à la cérémonie de l'arc-en-ciel où l'on colore les jeunes chats.  Est-ce que le disque de Normand Gélinas aurait pu être une inspiration ?

                                                                 *****

Outre cet incontournable disque, voici cinq autres monologues psychédéliques méritant le détour:


SANS TITRE / Jean-Guy Moreau (1969 - Trans-Canada)
Ce monologue nous paint un portrait dystopique. Il présente un Québec ayant fait l'indépendence mais qui aurait érigé un mur autour de ses frontières et coupé tout contact avec l'extérieur pendant des décennies. Puis, le 8 décembre 1999 les américain test une bombe atomique sur son territoire pensant l'endroit désert.

LE CHAT DE L'ARC-EN-CIEL / Normand Gélinas (1970 - Trans-Canada)
Le plus long et le plus accomplis des monologues psychédéliques fait au Québec.



LA CONFESSION / soeur Charlotte et père Hervé (1973 - Pax)
Un curé se drogue et décrit son "trip" en confession.  Tout le délire est dans la façon de raconter les événements. On utilise beaucoup les inversions d'objet dans la description.




STÉRÉOLOGUE / Caramel Mou (1974 - Deram)
Ce monologue (en stéréo) est intéressant pour ses effets sonores et son accompagnement musical. L'histoire est banale en soit (un homme marche sur le trottoir et se prends le pied sur un morceau de caramel); mais le narration est intense et les effets bien choisis.




LE TEMPS / Roger Gravel (1976 - Airedale)
Ce texte a une touche un peu nouvel âge. Il est également narré par Jean Coutu (comédien). Des percussions qui vous mettrons en transe et des claviers grandioses.




NAISSANCE / Bionic (1977 - Pacha)
Ce monologue laisse aussi une impression nouvel âgeuse. Quoique plus menaçante et futuriste.  Il rappelera peut-être à certain le personnage de Métamorphe dans le livre Les hommes-machines contre Gandahar / Jean-Pierre Andrevon (1969).





Psyquébélique vous offre cette humble compilation de monologues psychédéliques. Je crois avoir recensé ici la quasi totalité des monologues du genre fais au Québec. Si j'en aurais oublié un et que vous auriez une suggestion, faites le savoir dans la section "commentaires".

MP3: Télécharger la compilation
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